Ethnopsychiatrie

L'ethnopsychiatrie (ou psychiatrie transculturelle, de l'anglais transcultural psychiatry) est un domaine de recherche partageant objets et méthodes tant avec la psychologie clinique qu'avec l'anthropologie culturelle. L'ethnopsychiatrie s'est intéressée aux désordres psychologiques en rapport à leur contexte culturel d'une part, aux systèmes culturels d'interprétation et de traitement du mal, du malheur et de la maladie d'autre part. Cette démarche clinique a connu une extension[1], engendrant des dispositifs originaux de prise en charge des souffrances psychologiques des populations migrantes. L'anthropologie politique critique le lien de l'ethnopsychiatrie avec la psychiatrie coloniale ainsi que son culturalisme[2].

Georges Devereux (1908-1985) est considéré comme le père fondateur de la discipline. Si l'anthropologue et psychanalyste hongrois Géza Róheim (1891-1953) a été successivement anthropologue et psychanalyste, s'il a souvent appliqué des grilles psychanalytiques aux phénomènes anthropologiques et quelquefois des interprétations anthropologiques à certaines problématiques psychiatriques, il n'a jamais fait d'ethnopsychanalyse.

Devereux appelait ethnopsychiatrie le domaine de recherche et ethnopsychanalyse la méthode afférente. Il a affirmé, à la suite de Ralph Linton, que la culture prescrivait à ses membres « la bonne façon d'être fou ». C'est comme si la société énonçait : « Vous ne devez pas être fou, mais si toutefois vous le devenez, voici la bonne manière de l'être ». ›

  1. Fassin Didier. "L'ethnopsychiatrie et ses réseaux. L'influence qui grandit". In: Genèses, 35, 1999. L'Europe vue d'ailleurs. pp. 146-171.
  2. Didier Fassin, « Les politiques de l’ethnopsychiatrie », L’Homme, 153 | 2000, 231-250.

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